Messages

Affichage des messages du septembre, 2022

Apprentissages personnel et collectif : l’autre zone proximale de développement

Image
On ne peut pas étudier minimalement l’éducation sans entrer éventuellement en contact avec le concept de «zone proximale de développement», ou « ZPD ». Forgé par le pédagogue russe Vygotski au 20e siècle, il indique la zone qui se trouve entre ce que l’apprenant peut réaliser sans aide et ce qu’il n’est pas capable d’accomplir même avec l’aide d’autrui. Toute action qui amène l’apprenant dans cette zone peut donc être considérée comme pédagogique à proprement parler (même si la ZPD est un continuum quantitatif de développement, c’est-à-dire que certaines actions sont nécessairement plus efficaces que d’autres, comme Hattie l’a rappelé – au plus grand déplaisir de certains éducateurs, qui refusent catégoriquement de quantifier l’efficacité éducative…). Cette insistance sur le soutien d’autrui dans le développement a fait qualifier la théorie vygotskienne de «socioculturelle». Mais le fait est que sa manière même de présenter les choses confond l’apprentissage et l’enseignement et fait q

Baillargeon neurochirurgien : hommage à un monument pédagogique québécois

[Ce billet de blogue retranscrit une lettre ouverte proposée au Devoir , qui n'a pas été publiée pour les raisons que j'explique ci-contre. Ce segment initial y est ajouté en guise d'introduction.] Je soumettais ce texte au Devoir le 4 juillet 2022 à 0:12. Louise-Maude Rioux Soucy, directrice de l'information - et apparemment travailleuse-à-toute-heure comme moi-même - me répondait le même jour à 22:36 : « Votre sympathique proposition nous a étonnés. Ce sont là de bien jolies fleurs - ô combien méritées - que vous lancez ici à Normand Baillargeon. Je suis moi-même une fan et j’admets avoir reconnu dans votre texte toutes les qualités de ce grand chroniqueur essentiel, qui est également un penseur habile et un passeur redoutable. Toutefois, le texte hagiographique n’est pas un format fréquent dans la section. Et hélas, vérification faite, on le réserve aux retraites et aux disparitions.  Reste que cet exercice admiratif risque de faire un bien fou à notre chroniqueur.

Autothéorisation d'un apprenant et d'un apprentissage

Si vous lisez ce premier billet du nouveau blogue dans lequel je me lance, c'est que vous êtes intéressé de près ou de loin par la question de l'éducation... ou alors que vous vous êtes perdu sur le Web. Dans le premier cas, je vous en félicite, pensant comme vous qu'il y a beaucoup de réponses à y trouver. Dans le deuxième cas, je remercie le hasard de vous avoir amené ici et vous invite à rester quand même.  Je m'engage solennellement à tenter d'éviter dans ce blogue les lourdes formulations dans lesquelles je tends à tomber. Je donnerai l'impression d'avoir déjà contrevenu à cette promesse avec le premier mot du titre du billet. Je précise donc que je suis un fan fini des mots en «auto-», et que le préfixe ne sert pas qu'à ajouter deux syllabes pour péter de la broue : c'est souvent une indication essentielle sur la réflexivité d'un processus. Ici, ça indique que l'acte de théoriser est fait par le théoricien à propos de lui-même. C'es