Enseigner le savoir-être : y a-t-il consensus sur l'être?
«Être ou ne pas être, là [n’]est [plus] la question»; il s’agit maintenant d’être plus ou moins. Je veux bien, considérant que les dichotomies incitent souvent bien moins que les continuums à tenter de s’améliorer. Encore faut-il éviter de tomber dans le flou du mysticisme… ce que j’ai pourtant souvent l’impression qu’on évite mal quand on utilise la notion d’être dans un contexte éducationnel. C’est malheureux, parce que l’échelle de l’autoactualisation se monte bien mieux en pleine lumière que dans le noir. Ce que j’attaque ici, c’est le concept de savoir-être. Son utilisation tend surtout à se propager dans la terminologie des programmes de formation professionnalisants, surtout ceux de la santé et de l’éducation. Il désigne un ensemble de compétences non disciplinaires dites «douces» (« soft skills »), c’est-à-dire des compétences surtout interpersonnelles telles que l’empathie, la générativité, l’ouverture, etc. Il s’oppose au savoir-faire des compétences propres à chaque discipli